Thèses soutenues

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Satisfaction et besoins de soins des patients atteints de cancer : validation de deux outils français d’évaluation

Directeur(s) : Jean-Benoit HARDOUIN , Directeur(s) : Marianne BOURDON

La satisfaction des patients est un des éléments d’évaluation de la qualité des soins. Elle est un concept subjectif qui témoigne de l’adéquation entre ce qu’un patient attend du système de soins et des professionnels de santé et sa perception de la qualité des soins reçus. Son évaluation repose sur l’utilisation d’outils tels que des auto-questionnaires. Son amélioration dépend de l’identification des attentes et des besoins de soins des patients. En cancérologie, et notamment en situation palliative, elle témoigne d’une prise en charge globale et personnalisée. L’objectif principal de cette thèse était de développer et de valider des outils en langue française d’évaluation de la satisfaction et d’identification des besoins de soins des patients atteints de cancer.
Pour ce faire, une traduction et une adaptation transculturelle du questionnaire anglais de satis-
faction FAMCARE-Patient ont été effectuées. La validité de contenu et la validité de face de l’outil obtenu (FFP-16) ont été vérifiées. Les analyses statistiques ont mis en évidence de bonnes propriétés psychométriques de l’outil. Nous avons également développé à partir de la littérature un outil d’identification des besoins de soins (ACCOmPAgNE) combinant quatre approches complémentaires : l’importance d’un domaine donné, l’intensité et la pénibilité d’une difficulté rencontrée et le besoin d’aide exprimé. La validité de contenu et la validité de face ont été vérifiées. En utilisant ces outils, il serait possible de faciliter la communication entre patients et professionnels de santé, favoriser des actions adaptées à la singularité d’un patient donné et améliorer la qualité des soins reçus et la satisfaction de celui-ci.

Date de soutenance : 09/12/2022

Développement et évaluation de méthodes permettant d'étudier les sources d'hétérogénéité du DIF et du Response Shift lors de l'analyse des données rapportées par les patients

Directeur(s) : Véronique SEBILLE , Directeur(s) : Jean-Benoit HARDOUIN
Superviseur(s) : Myriam BLANCHIN

Les concepts subjectifs comme la fatigue, l’anxiété ou encore la qualité de vie font l’objet d’un intérêt croissant en recherche biomédicale. Ces concepts subjectifs n’étant pas directement observables, on les mesure à l’aide de questionnaires généralement autorapportés par les patients. L’analyse de ce type de données peut néanmoins s’avérer complexe. En effet, la comparaison directe des scores obtenus à un questionnaire entre différents groupes d’individus ou au cours du temps suppose que tous les individus interprètent les items du questionnaire de la même façon et que cette interprétation ne change pas au cours du temps.

 Cette hypothèse peut s’avérer fausse. Par exemple, certains individus peuvent interpréter différemment le concept mesuré (et les questions associées) en raison de leurs caractéristiques culturelles, environnementales et personnelles, mais également à cause des expériences qu’ils ont vécues. On parle alors de fonctionnement différentiel des items (DIF). De plus, suite à un événement de santé important, certains individus peuvent également interpréter différemment les questions qui leur sont posées au cours du temps (response shift, RS). Le DIF et le RS doivent être pris en compte, car ils peuvent potentiellement fausser l’interprétation des données recueillies, mais également être des phénomènes d’intérêt en soi. L’objectif de cette thèse est de proposer et d’évaluer par simulations des développements méthodologiques pour étudier les sources d’hétérogénéité de ces deux phénomènes.  Ce manuscrit est composé de trois travaux principaux : (i) Le développement d’une méthode visant à individualiser la détection du RS, (ii) le développement d’une méthode de détection du DIF en prenant simultanément en compte deux covariables binaires et (iii) l’étude des propriétés psychométriques de l’inventaire du développement post-traumatique (un phénomène potentiellement lié au RS).

Date de soutenance : 29/11/2022

Mesures de santé subjectives, Essais cliniques, Modèle de Rasch, Métrologie

Directeur(s) : Jean-Benoit HARDOUIN , Directeur(s) : Véronique SEBILLE

La métrologie a permis de définir des standards qui ont grandement bénéficié aux mesures dites physiques, sur lesquelles sont basés la plupart des critères de jugement des essais cliniques.  L’utilisation croissante des échelles patients ou mesures « patient-reported outcomes » (PROs) dans les essais cliniques rend plus que jamais souhaitable l’amélioration de leur fiabilité et de leur interprétabilité, afin d’atteindre le même niveau de crédibilité que les critères de jugement classiques. L’objectif de ce travail est ainsi d’explorer les apports de la métrologie pour l’évaluation des traitements par les critères de jugement PROs des essais cliniques. Le modèle de Rasch a précédemment été mis en avant concernant son intérêt pour l’obtention de mesures PROs qui satisfont les principes métrologiques. Une première étape de ces travaux consistait à conceptualiser l’essai clinique dans le cas d’un critère de jugement PRO selon un modèle scientifique qui s’appuie sur le vocabulaire métrologique : l’essai clinique comme système de mesure. Partant de ce modèle, nous listons et catégorisons les sources d’incertitude de mesure qui interviennent dans un essai, ce afin de, in fine, améliorer son expression avec les résultats PROs de l’essai. Enfin, nous présentons les résultats d’une étude de simulation qui suggèrent que l’étalonnage des mesures PROs n’affecte pas la capacité de l’essai à montrer un effet du traitement, lorsque celui-ci existe. Issues de ces travaux, des propositions peuvent ainsi être formulées afin d’améliorer la mesure de l’expérience des patients dans les essais cliniques.

Date de soutenance : 28/11/2022

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Prise en charge de patients complexes en Odontologie Pédiatrique : Bénéfice / Risque des pratiques et pistes d’améliorations, focus sur le MEOPA

Tony PRUD'HOMME
Directeurs :

L’utilisation généralisée du MEOPA au sein de cabinets dentaires libéraux est relativement récente, un bilan des pratiques et du cadre légal lié à l’utilisation du protoxyde d’azote en odontologie pédiatrique parait donc particulièrement pertinent. De plus, l’apparition d’utilisations dérivées, hors contexte de soins ou pendant, conduit à une vigilance accrue à son égard. Il parait donc pertinent de recenser les effets ressentis et recherchés par les enfants lors d’inhalation de MEOPA dans le contexte de soins dentaires. Au cours de cette thèse, nous avons rappelé le contexte d’utilisation français du protoxyde d’azote puis l’avons analysé par rapport au bénéfice/risque des différentes autres sédations utilisées en odontologie pédiatrique. Nous avons ensuite développé une présentation des différents travaux effectués, leurs matériels et méthodes et leurs résultats. L’ensemble a alors été discuté et des perspectives d’avenir envisagées.



Date de soutenance : 15/03/2021

Expression de l'effet cluster pour données binaires

Ariane Murielle MBEKWE YEPNANG
Directeurs :

Dans les essais randomisés en cluster, il est recommandé de rapporter une mesure de corrélation intra-cluster, par exemple le coefficient de corrélation intraclasse (CCI), pour chaque critère de jugement principal.

Rapporter des estimations de corrélation intra-cluster peut aider pour le calcul du nombre de sujets nécessaire pour conduire un futur essai randomisé en cluster, mais aussi pour interpréter les résultats d'une  étude. Par exemple, une corrélation intracluster plus faible dans le bras intervention que dans le bras contrôle peut refléter une meilleure standardisation des pratiques entre les clusters du bras intervention, entrainant ainsi une plus faible hétérogénéité entre clusters. Cependant, lorsque le critère de jugement est binaire, le CCI est associé  à la prévalence de ce dernier. Ceci peut être problématique lorsqu'on souhaite utiliser des estimations de CCI pour planifier une nouvelle étude, notamment si les prévalences attendues diffèrent de celles observées dans l'étude à partir de laquelle les estimations de CCI ont été obtenues. Cette association entre le CCI et la prévalence du critère de jugement peut aussi poser problème pour interpréter les résultats d'une étude dans la mesure où les valeurs de CCI ne dépendent pas seulement de la corrélation intra-cluster. L'objectif de cette thèse était d'étudier un certain nombre de paramètres qui permettent de quantifier la corrélation intra-cluster afin d'évaluer leur dépendance à la prévalence du critère de jugement. Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés au coefficient R qui a  été initialement proposé par Rosner dans le cadre de données ophtalmologiques, et par la suite a été étendu par Crespi et al. (dans le cadre des essais randomisés en cluster) qui ont affirmé que le coefficient R serait moins influenc e par la prévalence que le CCI. Nous avons montré par une  etude de simulation que cette assertion est fausse et que le coeffcient R est probablement moins intéressant que le CCI en tant que mesure de corrélation intraclasse. Nous avons ensuite  etudié d'autres paramètres tels que le coefficient de partitionnement de la variance, l'odds ratio médian ou encore le coefficient de corrélation tétrachorique. Nous avons aussi considéré la déviation relative d'une estimation de CCI  à sa valeur maximale théorique possible. Tous ces paramètres ont  été évalués par une étude de simulation, qui a montré que tous dépendent d'une certaine façon de la prévalence du critère de jugement. Bien que certains de ces paramètres semblaient meilleurs que les autres dans certaines situations, aucun d'eux n'a surpassé les autres dans l'ensemble des scénarios considérés. Aucun d'eux ne peut ainsi être considéré comme indépendant de la prévalence du critère de jugement. Evaluer la corrélation intraclasse indépendamment de la prévalence reste ainsi un champ encore ouvert à la recherche.



Date de soutenance : 10/12/2020

Quelle place pour la décision médicale partagée en contexte de transplantation rénale ? Une recherche par méthodes mixtes sur l’expérience vécue par les patients.

Directeurs :

En dehors de la transplantation rénale qui est reconnu comme le meilleur traitement de l’insuffisance rénale terminale, plusieurs modalités de suppléance sont possibles quand la maladie évolue. Le processus de décision médicale partagée entre le patient et les professionnels de santé est recommandé par les autorités au stade terminal de la maladie rénale. Comment, dans ce contexte de parcours de soin qui rassemble des recommandations à soutenir le patient lors de ce choix, et des connaissances scientifiques qui démontrent une supériorité de la greffe sur les autres traitements, le patient prend-il part à la décision d’être greffé ? Cette recherche vise à explorer l’expérience des patients et les facteurs qui l’influencent en situation de décision, ainsi que d’évaluer l’impact de cette expérience sur leur devenir. Elle s’appuie sur deux méthodes mixtes de recherche (QUALI > quanti).

Elle allie une analyse phénoménologique interprétative et une étude observationnelle mesurant le conflit décisionnel perçu par les patients en attente de greffe et les facteurs qui influencent le regret décisionnel, la qualité de vie et l’observance après la transplantation. Les résultats rapportent que les patients perçoivent l’inscription sur le fichier comme une étape obligatoire. Par ailleurs cette décision implicite forge le rapport des patients aux autres décisions et influence leur capacité d’adaptation vis-à-vis de l’incertitude inhérente à la maladie rénale chronique. L’enjeu de prendre en compte toutes les étapes de la décision médicale partagée est majeur en contexte de transplantation rénale pour soutenir la participation du patient sur l’ensemble de son parcours de soins.



Date de soutenance : 30/11/2020

Evaluation de l’évolution du vécu des patients avant et après transplantation rénale : étude de l'invariance de la mesure

Line AUNEAU-ENJALBERT
Directeurs :

L’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) nécessite le recours à un traitement de suppléance : la dialyse ou la transplantation rénale.
Aujourd’hui, il est reconnu que les traitements de l’IRCT ont un impact sur la qualité de vie (QdV) des patients. Or, les patients peuvent percevoir et interpréter différemment les questionnaires au cours du temps : ce phénomène est appelé response shift (RS). Ainsi, les évolutions observées de la QdV pourraient de pas refléter un réel changement de QdV, mais également une différence de perception des questionnaires par les patients au cours du temps (RS). La perception des questionnaires et le RS pourront également être différents entre les patients qui ont connu la dialyse ou non (préemptifs).
Le premier objectif de cette thèse était l’évaluation et la comparaison de l’évolution de la QdV des patients préemptifs et dialysés sur liste d’attente pour une transplantation rénale. Le second objectif était la détection et la prise en compte du RS (avant et après la transplantation rénale), et de la non-invariance de la mesure entre groupes (patients dialysés et préemptifs). Pour répondre à ces objectifs, plusieurs travaux ont été effectués. Ainsi, nous avons pu identifier que la QdV des patients dialysés était en général inférieure à celle des patients préemptifs pendant la période sur liste d’attente.
De plus, du RS a été détecté et nous avons observé que le niveau de QdV des patients, ajusté sur le RS, avait tendance à augmenter après la transplantation rénale. L’adaptation des programmes d’éducation thérapeutique spécifiques aux patients ayant vécu ou non une période de dialyse permettraient d’améliorer la QdV des patients.



Date de soutenance : 13/11/2020